Au cours des dernières semaines, j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs enseignants lors de conférences virtuelles que j’ai données.
J’ai eu envie de vous partager trois livres qui ont été reçus de manière très positive par les enseignants du préscolaire. À leur façon, chacun de ses albums permet de travailler une foule d’éléments, dont différentes composantes du programme d’enseignement : l’affirmation de soi, l’interaction avec les autres et la construction de sa compréhension du monde.
Le plus beau dans tout ça, c’est qu’il s’agit d’albums récemment parus ! On aime les nouveautés parce que ça fait du b-i-e-n.
Commençons d’abord avec Un câlin pour ma colère publié chez Albin Michel Jeunesse. Première chose que j’aime de ce livre : les pages de garde. Elles sont différentes à l’ouverture de l’album ainsi qu’à la fermeture de celui-ci. Au départ, le jeune dinosaure est de couleur chaude (rouge, orange et jaune). À la fin, notre même personnage est teinté d’une couleur plus douce se rapprochant du vert pomme. Seulement en observant le paratexte, on peut questionner les élèves sur leurs impressions quant au changement vécu par le personnage : Que crois-tu qu’il lui est arrivé ? Que peuvent signifier les couleurs choisies ?
L’histoire commence avec le dinosaure qui affirme être en colère, sans ne savoir pourquoi. Et, quand il est vraiment en colère, il devient tout rouge. Et, quand il est vraiment mais v-r-a-i-m-e-n-t en colère, il brûle tout : les fleurs préférées de son papa, le fauteuil préféré de sa maman, les jouets préférés de son frère et même lui.
On remarque par le changement des couleurs qu’une fois la colère évacuée, notre personnage se sent mal, horriblement mal et seul. Puis, quand il croit que plus jamais il ne sera heureux, c’est à ce moment-là qu’il ressent quelque chose de spécial. Une chose qui le calme et l'apaise : un câlin.
« Merci de câliner ma colère ».
Ce qui est beau avec cet album, c’est la manière dont on illustre la colère par les couleurs et le regret également. Au lieu de réprimander, câliner devient le meilleur moyen pour rassurer et pour calmer. Je crois qu’il s’agit d’une belle lecture pour amener les élèves à communiquer leur colère plutôt qu’à la vivre négativement. Malgré le peu de mots dans l’histoire, il est possible de formuler des questions intéressantes lors d’une lecture interactive. Si vous travaillez sur un réseau littéraire autour des émotions, c’est un album à ajouter à ceux que vous utilisez déjà !
Poursuivons avec un deuxième album qui, à mon sens, a été le plus GRAND des Favoris lors de mes conférences : Donner (Les éditions de la Bagnole). Les mots d’Andrée Poulin (l’autrice) placés au tout début illustrent bien l’objectif de celui-ci :
« Donner. Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi donner ? À qui ? Comment ? ll n’est jamais trop tôt pour apprendre à donner… Si plus de gens donnaient, il y aurait moins de larmes et moins de drames, moins de colère et moins de misère. La recette du bonheur n’a jamais été aussi simple : donner. »
Donner, c’est parfois difficile. Mais, c’est un geste si beau, si fabuleux ! Ce qui est bien, c’est que donner à un cousin : partager. Et que donner entre dans un plus grand mot qui est pardonner. C’est une lecture fabuleuse pour apprendre à interagir sainement avec les autres. Une lecture qui fait du bien et qui est efficace. Donner, c’est offrir un temps de lecture précieux à vos élèves.
Terminons avec un album publié chez Crackboom ! : Que peux-tu faire avec une couleur ? Proposant un très court texte, cette nouveauté explore ce qu’on peut faire avec les couleurs : des oiseaux rouges, un lac jaune, un arbre bleu, etc. On peut aussi mélanger les couleurs pour en faire de nouvelles : ajouter entre autres du jaune au bleu pour faire du vert. En plus d’enseigner à l’enfant les couleurs primaires et secondaires, on l’invite à jouer avec les couleurs et à expérimenter le mélange de celles-ci. J’aime aussi l’idée qu’on raconte à l’enfant qu’il peut mettre un lac jaune. Je trouve qu’on sort en quelque sorte des standards et qu’on met l’accent sur la créativité. À la fin de l’album, on classifie les couleurs (primaires et secondaires/chaudes et froides), ce qui devient un référentiel intéressant pour les élèves. Après la lecture de l’album (vous voyez sûrement où je me dirige), profitez-en pour jouer avec de la peinture. Demander aux élèves de mélanger les couleurs, de faire des essais, de s’amuser. Vous pourrez en profiter pour observer leur motricité fine par la même occasion.
PSST : Que peux-tu faire avec une ligne ? est aussi disponible !
Voilà ! J’espère que ces trois favoris deviendront aussi les vôtres !
Virginie_CP
Comentários